Par Jean Paul HABIMANA
Vivre en société c’est savoir communiquer. Si les hommes peuvent aisément se passer d’échanges de biens matériels, ils ne peuvent pas se passer d’échanges sociaux. S’ils sont mis en péril, c’est tout le tissu social lui-même qui disparaît. En effet, les échanges entre les individus sont vitaux pour la société, pour sa survie, son développement et son épanouissement. La culture permet cette ouverture, à bien des égards.
Ainsi, c’est dans ce cadre que les résidents du centre d’accueil des réfugiés de Rixensart ont visité le vendredi 7 avril 2017 la musée de l’artiste Jean-Michel Folon, artiste belge reconnu à l’échelle internationale.
Ce dernier réussit avec brio à communiquer « ces rêves, avec l’espoir que les autres y accrochent les leurs » selon ses propres termes, créant des œuvres d’une grande humanité : « j’ai apprécié les desseins, les arts artistiques de Folon. C’était pour moi formidable et inexplicable, j’ai profondément touché le travail artistique fourni par Folon » affirme Marie, résidente du centre Fedasil.
De plus, le travail artistique de Jean-Michel Folon dénonce les injustices sociales qui handicapent notre société moderne, en mettant l’accent notamment sur le respect des droits humains. Valeur que le musée a décidé de reprendre en interpellant les visiteurs avec une inscription de la déclaration des droits de l’homme à l’entrée du musée.
Ajoutons à cela, la dimension historique présente dans l’art de Folon. Art que les visiteurs peuvent interpréter eux-mêmes à leur façon. Par exemple, les dessins représentant la ville a été interprété par Mlle. Martina, volontaire au Fédasil de Rixensart. D’après cette dernière, l’œuvre montre une population fuyant la ville afin de rejoindre la campagne et retrouver un vrai contact avec la nature.
Mlle. Martina montre également l’importance de cette visite pour les réfugiés, permettant « de sortir du centre pour se divertir physiquement et mentalement afin que des résidents du centre se mettent en contact avec l’art belge et surtout la nature ». Ainsi, plus d'une quinzaine des résidents du centre Fédasil, se sont retrouvés émus, devant les œuvres de l’artiste : « ce n’est pas la première fois que je visite ce musée, c’est une visite reposante, très appréciable qui nous emmène dans un autre univers » déclare Marc.
Un beau projet qui continuera de permettre l’accès à la culture aux nombreux réfugiés du pays.