A Bruxelles, les trois grands partis politiques (PS, MR, PTB) n’ont pas rangé leurs armes après la bataille électorale du 9 juin dernier qui a vu les lignes bouger et laisser prévoir de grands bouleversements politiques à l’avenir.
En effet, les enseignements à tirer de ce scrutin est, sans doute, le résultat historique obtenu par le PTB (parti du travail belge). En obtenant 15 élus aux élections fédérales de 2024, le PTB confirme qu’il est sur une pente de progression qui l’a fait passer de 2 800 membres seulement, en fin 2007, à près de 20 000 membres, en janvier 2020. Il a eu ses premiers élus au Parlement fédéral belge en 2014 avec Raoul Hedebouw et Marco Van Hees.
Mais le grand enseignement à tirer de l’élection du 9 juin dernier reste, sans doute, la poussée du PS qui, si elle continue, lui permettra de ravir la première place au MR à Bruxelles.
Près de six mois après le scrutin du 9 juin, un sondage Ipsos – « Le Soir » – RTL Info – « Het Laatste Nieuws » confirme cette tendance montrant que le PTB bondit de 16,7 % à 20,9 %, atteignant un résultat historique, par rapport à la période d’avant ces élections.
Lors du scrutin régional du 9 juin dernier, les libéraux ont remporté une victoire éclatante. Avec l’obtention de 20 sièges au parlement bruxellois, les troupes de David Leisterh ont creusé l’écart avec leurs adversaires socialistes emmenés par Ahmed Laaouej (16 sièges). Une telle répartition des forces devrait faire, dans les mois qui arrivent, du chef de file du MR le prochain ministre-président. Pour l’heure, le Boitsfortois a endossé le rôle de formateur dans des négociations qui tardent à démarrer.
Le PTB est arrivé à son but à la Région et au Fédéral mais beaucoup d’analystes pensent que, s’il faut choisir entre le PS et le MR, le parti dont la force réside dans le respect de ses principes fondateurs, portera son dévolu sur le parti socialiste et continuera à travailler inlassablement pour grignoter des points.
Le sondage en question montre que le PS a pris la première place des intentions de vote au niveau fédéral à Bruxelles, devant le PTB, qui, à 20,9 % atteint son plus haut niveau jamais enregistré. Le MR est relégué à la troisième place, mais de très peu, tandis qu'en Wallonie, les libéraux restent en tête. La N-VA reste dominante côté Flamand.
La globalité des résultats de ce sondage sont à méditer, dans le sens, d’une gouvernance à deux, en cas d’impossibilité de dégager une majorité claire. Cela pourrait être le duo PS/PTB dans une alliance de circonstance qui laissera à chacun la latitude de choisir sa ligne mais d’envisager d’aller ensemble, contre le MR, en attendant d’autres échéances où les électeurs pourraient décider de changer radicalement la donne. En attendant, les résultats du sondage permettent d’alimenter un débat politique qui a le mérite d’être dépassionné, ne portant que sur des projections dont la marge d’erreurs pourrait être plus ou moins grande.