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Le Brésil et Haïti deux des terres qui étranglent la liberté de la presse

Le Brésil et Haïti deux des terres qui étranglent la liberté de la presse

Le Brésil et Haïti deux des terres qui étranglent la liberté de la presse

/ POLITIQUE / Monday, 04 October 2021 12:49

source photo: France Info

 Par Jeff THES

Le Brésil et Haïti deux des terres qui étranglent la liberté de presse

Reporter Sans Frontière(RSF) qui est une structure se donnant pour mission d'évaluer la situation de la presse à travers le monde a publié son rapport annuel au début du mois de juillet 2021 qui a vu le Brésil régresser à la 69ème place sur 180 pays. Quant à Haïti, frappé par la montée en puissance des bandes armées depuis plus de trois ans, pousse ses journalistes à fuir ou faire une rétention des informations dont ils disposent. Ce qui fait de ces deux pays des terrains difficiles pour la pratique du journalisme. 

Le Brésil, avec les comportements de son Président, Jair Bolsonaro, s'enfonce de plus en plus dans le rang des pays où il est difficile d'exercer le métier de journalisme.

Alors que, comme l'a si bien signalé Christophe Deloire, Secrétaire général de "Reporter Sans Frontière", le journalisme est le meilleur vaccin contre la désinformation.

Le Brésil qui perd 4 places par rapport au classement de l'année 2020, est classé 69ème du rang mondial des pays où la liberté de la presse serait respectée.

Entre boycottages, mauvais traitements de la part des policiers, les lois et décret visant à restreindre la liberté d'expression, le Brésil plonge dans la zone fragile occupée par les pays qui ne garantissent pas le droit à l'information.

Le 14 septembre dernier, le Sénat brésilien avait refusé un décret du président extrême-Droit visant " la suppression arbitraire et injustifiée de comptes" concernant l'utilisation des réseaux sociaux. Ce décret qui devrait avoir des effets immédiats en attendant son renforcement par le congrès s'est révélé entravant pour la liberté d'expression dans le pays. 

« Mais le président cherche aussi à évincer de ses réseaux sociaux les personnes et les institutions qui ne sont pas d'accord avec lui, transformant ainsi ses propres comptes en espaces où seuls les applaudissements sont autorisés. Ceci fait partie d’une stratégie plus large visant à faire taire ou à marginaliser les voix critiques. » a déclaré Maria Laura Canineu, directrice de Human Rights Watch pour le Brésil à la fin du mois dernier alors que Bolsonaro venait de bloquer sur ses comptes des réseaux certaines personnes qui le suivaient.

Selon l'organisation Reporter Sans Frontière, environ 580 attaques ont été faites contre la presse par Bolsonaro et son clan pendant l'année dernière. Il en va de même cette année lorsque le Président avait fait savoir que les journalistes étaient pires que les ordures. "Pires que des ordures, car les ordures, elles, sont recyclables", avait-il, déclaré selon les propos de RSF

Haïti entre la prolifération des médias et l'atteinte à la liberté d'expression. 

La République d'Haïti connait une multiplication considérable, excessive même, des médias au cours de ces 5 dernières années. Nous assistons à une montée énorme de la quantité des médias en ligne qui interroge plus d'un. Les informations deviennent plus ou moins accessibles tout comme les bavures sont nombreuses. Ce qui ne rend pas le pays confortable en terme de liberté d'expression. Pour des raisons non-avouées et peut-être non-avouables, le secteur de la presse a vu 4 de ses membres des plus connus assassinés de 2018 à 2021. Et deux autres ont dû quitter le pays afin de ne pas y laisser leur peau.

En mars 2018, le journaliste Vladimir Légagneur qui a été faire un reportage à Grand-Ravine, un quartier populaire de l'entrée Sud de la capitale livrée aux gangs armés, n'y est pas revenu depuis. Malgré les nombreuses mobilisations, rien n'a été dit de concret sur ce dossier. Puis se sont suivis les assassinats de Néhémie Joseph, Rospide Pétion et Diego Charles. 

Le 18 juin, Dieu-Nalio Chéry, un journaliste très connu à Haïti était obligé de fuir le pays après avoir pris des images relatives à une scène de tuerie qui a eu lieu sur la route de l'aéroport. Sous les menaces des gangs qui lui ont promis de l'enlever, il a dû s'exiler. Et le 2 septembre de la même année c'était au tour du journaliste reporter de la Radio Télé Métropole Éloge Milfort d'abandonner. 

Cette année, le pays a occupé la 87ème place de ceux ayant assuré la liberté d'expression, sur 180 observés, alors que l'année précédente il a été à la 83ème.

L'impunité qui règne dans le pays a facilité les attaques contre les membres de la presse haïtienne.

Et il y a les actes d'enlèvement qui n'ont pas épargné le secteur.

 C'est ainsi que le 23 septembre, la jounaliste Frantzie Siméon qui travaille à la Télévision Nationale d’Haïti, ancienne animatrice culturelle à Télé Kiskeya a été kidnappée à l’avenue Christophe. 

S'il n'y a pas un président comme Bolsonaro qui jette son incapacité à faire face aux différentes crises auxquelles fait face la société brésilienne sur la presse, la situation sécuritaire d'Haïti ramène pratiquement la même réalité. Le populisme au Bresil et l'insécurité à Haïti, deux grands maux à la liberté d'expression.

Quel remède? Une question à laquelle il nous faut trouver des éléments de réponse, alors que la crise Haïtienne perdure et la présidentielle au Brésil s'annonce très polémique. 

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