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DEPART DU MALI ET MORT DU G5-SAHEL

DEPART DU MALI ET MORT DU G5-SAHEL

DEPART DU MALI ET MORT DU G5-SAHEL

/ POLITIQUE / Thursday, 26 May 2022 18:06

source photo: DW

Pour l’instant, ce sont les groupe djihadistes qui doivent se frotter les mains

Par Didèdoua Franck ZINGUE depuis Ouagadougou

L’annonce des autorités de Bamako le 15 mai dernier de se retirer du G5-Sahel est tombée comme un coup de massue pour les pays avec qui le Mali compose « le cercle des 5 » dans cette lutte implacable contre le terrorisme. En effet, créée en 2014 avec pour principal objectif de mutualiser les moyens, à la fois humains, logistiques pour mieux coordonner la lutte contre les terroristes dans la sahélo-sahélienne, l’organisation n’est jamais parvenu à décoller et produire des résultats probants, à plus forte raison à monter en puissance contre l’hydre terroriste. En tout cas, tout porte à croire tel un « albatros », ses grandes ailes l’empêchait de voler. Et qui mieux que le président nigérien, Mohamed Bazoum pour dire le contraire lorsqu’il déclare dans une interview accordée au journal « la Croix » que « Si ce pays, parlant du Mali, était dans une situation normale, nous serions en mesure de développer notre coopération en relation avec Barkhane », mais qu’avec le récent retrait du Mali de l’organisation, “le G5-Sahel est mort”. Cette oraison funèbre annoncée et un acte de décès signé par Bazoum n’est qu’une suite logique de l’agonie que vivait déjà cette organization depuis quelques années. Pour qui connait le successeur de Mahamadou Issoufou pour son franc-parler, cette mort du G5-Sahel était en réalité vue par de nombreux observateurs de la scène sociopolitique ouest-africaine parcequ’il vivait déjà dans l’agonie.

A-t-il dit haut ce que certains pensaient bas? En tout cas, la sortie du président nigérien n’est pas anondine quand on sait que le du Mali a, depuis un certains, déploré des blocages sur fond de manipulations extérieures, l’empêchant de prendre la présidence tournante de ladite organisation. Une apparence vraisemblable due certainement aux changements anti-constitutionnels de régimes qui sont intervenus au Tchad, au Burkina Faso et au Mali, fragilisant davantage la lutte contre le terrorisme au Sahel. Que doit-on s’attendre si en 3 ans d’opérationnalisation des task force, les 5 pays que compose le G5-Sahel n’arrivent pas à mobiliser la bagatelle somme de 423 millions d’euros pour financer leurs activités. Le peu qu’on puisse dire, c’est que, non seulement les partenaires n’ont pas tenu leurs promesses, mais aussi la plupart des pays membres eux-mêmes ne sont pas à jour de leurs cotisations. Pour l’instan, ce sont les groupe djihadistes qui doivent se frotter les mains, dans la mesure où le départ du Mali va, sans doute, jouer sérieusement sur les capacités de cette coalition qui était déjà limitées.

Dans tous les cas, si l’on s’entient aux textes du G5-Sahel, il n’est ni prescrit nulle part l’exclusion d’un Etat membre pour quelques raisons que se soit. D’ailleurs, en quoi un changement anti-constitutionnel est plus légitime qu’un autre? Qu’il s’appelle Assimi Goïta, Paul-Henri Sandaogo Damiba ou Mahamat Idriss Déby, un putschiste c’est un putschiste ? Qu’à cela ne teinne, si les raisons avancées par Bamako sont averées, il y a une sorte de deux poids deux mesures. Une situation qui conforte davantage Bamako dans sa conviction qu’il y a la France qui tirent les ficelles. Ce qui n’est pas surprenant quant on sait que depuis près d’une année, les relations entre Paris et Bamako ne sont pas aux beaux fixes. Vivement que le Mali dont le peuple paie le loud tribut des attaques terrorists, ne soit pas victime de sa propre turpitude.

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