Cameroun

 Par Pierrot Martin

Le corps sans vie du journaliste camerounais a été retrouvé en état de putréfaction avancée le dimanche, 22 janvier 2022 à Ebogo 3; une bourgade située à une dizaine de kilomètres de Yaoundé dans la ville universitaire de Soa.

Par la Rédaction

Corps inerte nu et couché à même le sol en périphérie de Yaoundé. Enlevé au soir du 17 janvier par des individus encore non-identifiés, le chef de chaîne de la radio urbaine Amplitude FM ( 103.3 ) émettant à Yaoundé, a seulement été retrouvé cinq jours plus tard. Les images effroyables de la mort de Martinez Zogo se sont très vite répandues sur les réseaux sociaux. Interrogé sur l'analyse du cadavre de l'ancien animateur de l'émission "Embouteillages", un médecin légiste qui préfère garder l'anonymat nous répond : « Aucun signe d'échange entre la victime et ses bourreaux. Partant du fait que la date de la mort serait minimale de 48 heures, il est inadmissible que ce corps a été déposé pendant 48 heures. On est dans la tranche de 48 à 96 heures. Concrètement, M.Zogo ne pouvait être mort qu'avant vendredi, ou tout au plus mercredi. ».

 À travers un communiqué de presse, les autorités camerounaises promettent de tout mettre en œuvre pour identifier les auteurs de ce crime et les traduire devant la justice. Amnesty International à travers sa directrice régionale pour l'Afrique de l'ouest et centrale Samira Daoud, appelle les autorités à entamer et mettre rapidement en œuvre une enquête efficace, approfondie et impartiale pour faire la lumière sur cet évènement atroce.

Un cas de trop...

« Une seule question nous taraude l'esprit : Qui a fait cela ? Pouvait-il avoir une raison d'agir », se demande Charly Tchouemou, rédacteur en chef d'Amplitude FM et ancien collègue de M.Zogo. C'était lors de l'émission spéciale hier, mardi de Couleurs tropicales présentée par Claudy Siar sur RFI.

Dans la foulée, le ministre camerounais de la communication a effectué hier à la radio ou était produite la célèbre émission "Embouteillages" de Martinez Zogo. « René Emmanuel Sadi est arrivé dans nos locaux avec les médias nationaux et internationaux qui l'ont accompagné ; ça nous a encore donné de l'espoir. Nous avons perdu toute la confiance après avoir vu le cadavre de notre confrère Martinez Zogo. Nous demandons que justice soit rendue afin que soit loué l'honneur d'une nation et d'une corporation indignée et révoltée. Que la police et la gendarmerie et autres services compétents, nous rassurent de son utilité et de leur facilité face à cette situation qui frise la folie et le désespoir », renchérit Charly Tchouemou.

Martinez Zogo en bref

Il était un journaliste respecté du Cameroun et ancien directeur général de la radio privée Amplitude FM, dénonçait régulièrement des détournements de fonds présumés par des personnalités connues, notamment du monde des affaires. Le décès de Martinez Zogo rappelle la disparition forcée et la mort en détention du journaliste Samuel Ajiekah Abuwe dit « Wazizi », arrêté par les forces de défense et de sécurité en août 2019 à Buea, dans la région du Sud-Ouest-Cameroun.