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Dakar: Sommet Mondial de l’Eau : entre enjeux, défis et perspectives pour sécuriser l'accès à l’eau !

Dakar: Sommet Mondial de l’Eau : entre enjeux, défis et perspectives pour sécuriser l'accès à l’eau !

Dakar: Sommet Mondial de l’Eau : entre enjeux, défis et perspectives pour sécuriser l'accès à l’eau !

/ SOCIETE / Saturday, 26 March 2022 20:40

Par MARIEME BA

Du 21 au 26 mars, le complexe Dakar Arena de Diamniadio a abrité le 9ème  Sommet Mondial de l’Eau. Une rencontre des Chefs d’Etats, de gouvernements et des différents responsables d'institutions internationales qui vise à statuer sur l'inaccessibilité à une eau potable pour la majorité de la population mondiale. Ce sommet réfléchit sur des solutions durables pour que les changements climatiques et la dégradation de l'environnement n'accentuent pas davantage la rareté de la source vitale.

Permettre à ses concitoyens d'avoir de l’eau potable pour leurs besoins primaires est un enjeu mondial pour les autorités de ce monde. La rareté du liquide précieux soulève des inquiétudes d'ordre de survie et sécuritaire. D’après les données disponibles, 7 millions de personnes dont 2 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent de maladies liées à l’eau et 1,4 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable. Des femmes et des jeunes passent leurs journées à la quête du liquide précieux dans des conditions précaires et difficiles surtout dans le monde rural. Et en Afrique subsaharienne, 40% de la population n’ont pas accès à l’eau potable. Les défis sont multiples et sectoriels d’où la pertinence du thème choisi.

Le 9ème sommet mondial de l’eau, le premier organisé en Afrique de l’Ouest se déroule sous le thème : « Sécurité de l’eau pour la paix et le développement ». C’est loin d’être un choix fortuit vu les conséquences engendrées par l'inaccessibilité de l’eau potable.

Le développement des pays dépend aussi de la sécurité de l’eau surtout en Afrique. Sachant que son développement repose principalement sur l’agriculture et l’élevage qui nécessitent, en grande partie, de l’eau et en grande quantité. L’agriculture est le secteur primaire des pays en voie de développement où plus de 60% de la population active y évoluent. Ne plus avoir de l’eau serait synonyme de chômage technique qui accentuera la précarité. Donc, le secteur de l’emploi sera impacté négativement ainsi que la dignité de ces populations. Vu qu’ils n’arriveront plus à travailler et à gagner leur vie dignement et risquent de vivre des situations de misère ou d’infortune.

La santé aussi est liée à l’eau potable. Plusieurs maladies sont connues à cause de la non potabilité de l’eau ou du manque d’hygiène. Dans les 54 pays, seuls 13 ont des niveaux satisfaisants d’approvisionnement en eau, selon l’étude de l’université des Nations-Unies (Japon).

Le défi de la solution hydraulique se veut de s’étendre sur plusieurs domaines en tenant compte des problèmes environnementaux liés à la dégradation de l’environnement et aux changements climatiques. Solutionner le problème du non accès à l’eau potable revient alors à sécuriser son approvisionnement. La sécurisation de l’approvisionnement en eau prend en charge l’accès et la distribution. Mais aussi, elle prend en compte la qualité de l’eau, l’assainissement, la quantité d’eau disponible par personne. Donc la gestion de l’eau et sa gouvernance sont une question délicate que les décideurs et gouvernants doivent gérer dès maintenant pour éviter le pire au monde.

En Afrique, il faudra prendre en compte les estimations démographiques selon lesquelles la population passera à 1,68 milliards en 2030. Les solutions pour l’Afrique devront être à la hauteur des enjeux importants du moment auxquels le continent est confronté. Car les changements climatiques et la démographie contribuent fortement à la rareté de l’eau en Afrique.

On peut noter, entre autres programmes visant à disponibiliser l’eau, le plan du Djoliba de la BOAD, un programme stratégique pour le financement de la production de 87 700m3 par jour de 2021 à 2025. De même que l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui ne cesse d’œuvrer pour la sécurité hydraulique et alimentaire depuis une cinquantaine d’années. D’où sa consécration du prix mondial Hassan II de l’eau qui valorise ses actions dans la zone fluviale.

Toutes ces initiatives ne traduisent que la volonté des décideurs à œuvrer pour des solutions durables.

L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit fondamental reconnu par les Nations Unies depuis 2010. Il fait aussi partie des Objectifs de Développement Durables. Cependant, le monde pourrait-il  s’y conformer, surtout pour l’Afrique sachant que les États ont d’énormes difficultés pour le respect des droits fondamentaux de chaque citoyen.

La déclaration finale du forum mondial de l’eau intitulé « un blue Deald » a mis fin, officiellement, au sommet ce vendredi 25 mars. Elle s’articule sur les cinq points suivants :

 

-           Les différentes parties prenantes ont invité à garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous.

 

-           Garantir la disponibilité de la ressource et la résilience.

 

-           Assurer une gouvernance inclusive de l’eau.

 

-           Renforcer la coopération.

 

Ces points font le consensus autour de la déclaration de Dakar pour sécuriser l'accès à l'eau, à l’assainissement et au développement.

N’oublions pas l’appel lancé le 22 mars 2022 par le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) qui n’est qu’un cri de cœur. Certes, le monde est menacé dans sa globalité mais l’Afrique l’est de toute part en raison de son faible taux d’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services d’hygiène de base. Ainsi vouloir un monde de paix, de développement économique et social nécessite d’engager le continent africain à se sécuriser dans cette dynamique.

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