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La vie réservée aux étudiants africains en Belgique

La vie réservée aux étudiants africains en Belgique

La vie réservée aux étudiants africains en Belgique

/ SOCIETE / Monday, 11 April 2022 20:33
source photo: CF

 
Par Adama Diallo

Dans les universités belges, 2/3 des étudiants africains au second cycle ont, au minimum, un ou deux masters. Alors, qu’est-ce qui empêche certains à s’inscrire en thèse ou chercher du travail ? Quelques raisons parmi tant d’autres que nous avons pu recueillir auprès de quelques étudiants africains sur Louvain-La-Neuve.

Une vie de routine chez ces étudiants en Belgique. D’université en université et de master en master.

Motivés, arrivés en Belgique, ils font face à la réalité des choses et le destin qui leur sont réservés en Europe de façon générale. C’est-à-dire étudier ou être sans-papiers.

Pour certains, certes, ils viennent pour des études mais dès qu’ils finissent leur bachelor ou leur master, les problèmes de papiers font surface, car aucun d’eux n’est motivé à retourner chez lui après ses études. Pour eux, rien ne leur garantit, objectivement, une insertion professionnelle dans leur pays d’origine. Et certains trouvent qu’ils sont en sécurité là où ils se trouvent et arrivent quelque fois à transférer 50 ou 60 euros à leurs parents. Chose difficile à vivre ou à réaliser chez eux, d’où leur volonté ferme de rester en Belgique.

Cependant, ils cherchent à garder leur statut étudiant pour ne pas se retrouver dans l’illégalité de papiers. Alors, ils s’inscrivent de master en master pour garder leur statut puisqu’ils n’ont pas tous la possibilité de s’inscrire en thèse, compte tenu, soit de la moyenne ou de difficultés à se trouver un promoteur de thèse ou, soit un problème financier.

Aussi, le marché du travail leur reste semi-ouvert, car priorité est donnée aux nationaux. Chose contraire en Afrique. Pourtant, ils sont nombreux issus de familles pauvres mais qui ont juste eu la chance d’être là pour les études. Comme nous le constatons en Afrique, une forte inégalité sociale entre les populations et la richesse des pays circule dans la main de quelques individus.

Dès lors, pour certains, après avoir eu cette opportunité d’être en Europe et d’étudier dans de prestigieuses universités du Vieux Continent, ils n’auront plus le sentiment de rentrer chez eux. D’autres tombent dans le désespoir et se retrouvent après dans l’illégalité « sans papier, sans abris », puisqu’ils sont confrontés à deux grands enjeux : étudier dur pour valider ses crédits afin de pouvoir renouveler son séjour en plus, travailler dur pour payer son loyer, son minerval et pour ses besoins vitaux. De ce fait, la situation devient plus compliquée pour eux car ils refusent de rentrer et aucune opportunité de travail rassurant ne s’offre à eux. Ils passent de restaurant en restaurant pour le nettoyage et la plonge. Certains possèdent deux ou trois masters, voire des PhD, mais font du nettoyage dans des bars. Est-ce un choix ou une contrainte ? La question reste posée.

On est chez soi là où on se sent en sécurité et là où on a la liberté de s’exprimer librement et gagner son pain quotidien.

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