source: lemonde
Par Jeff THES
Au cours de ces dernières semaines El Salvador et la République d'Haïti occupent le devant la scène des États caribéens lorsqu'il s'agit d'aborder la question des gangs armés, mais avec des rhétoriques opposées. L'un déploie tous ses efforts pour mettre les bandits hors d'état de nuire et enregistre près de 9000 arrestations, alors que l'autre subit la dictature de ces derniers.
La nouvelle administration salvadorienne semble être déterminée à affronter les bandits qui terrorisent les populations du Salvador au prix même des critiques internationales. En un temps record, après que les malfrats se sont pris à la vie de paisibles citoyens le nouveau gouvernement leur a déclaré la guerre. La police du pays a déjà annoncé l'arrestation de près de 9200 présumés membres de gang après une série d'homicides que le pays a enregistrée au cours de la seconde moitié du mois de mars. Si le pouvoir est vivement critiqué par certains organismes de droits de l'homme l'accusant de commettre de véritables violations , les institutions dépositaire de la souveraineté nationale lui ont toutefois renouvelé leur soutien à l'instar du parlement qui après approuvé l'état d'urgence a décidé de multiplier par cinq les peines relatives à l'appartenance à un gang et punit la diffusion des messages de gangs dans les médias jusqu'à 15 années de prison.
Les chiffres des arrestations vont certainement s'alourdir puisque les forces de l'ordre n'ont pas cessé de traquer ces gens qui de toute évidence entravent le bon fonctionnement du pays. On doit aussi admettre que ces chiffres ne rassurent pas trop la population pour autant si ce n'est que ça envoie un signe de la part des dirigeants. Car, il est des groupes qui comptent plusieurs milliers de membres, à l'image du MS-13.
Un État quasi inexistant
De l'autre côté, il y a Haïti où les bandes armées imposent leurs lois. Avec une capitale assiégée par des bandits, les haïtiens sont en train de vivre l'un des pires moments de leurs trente dernières années. Affrontements qui poussent la population civile à fuir leurs domiciles, les cas d'enlèvements, passivité des responsables et les accusations qui pèsent sur les autorités, un package expliquant l'état chaotique de ce pays caribéen qui perd chaque jour un peu plus de son attractivité touristique qui faisait de lui autrefois l'une des premières destinations de la région.
Alors que l'attention s'est un peu détournée de l'entrée Sud de Port-au-Prince, c'est le côté nord qui s'attire les feux des projecteurs avec les combats entre bandes qui font rage depuis pratiquement plus d'une semaine. Le fameux 400 Mawozo de 'Lanmò San Jou" défie les troupes du chef de gang "Chen Mechan" dans le but d'étendre leur influence, !. En conséquence: des morts, des déplacements et une augmentation exponentielle du coût de la vie. Une situation qui perdure puisqu'on est très loin d'avoir des dirigeants qui soient conscients de leurs missions et prêts à libérer la population des griffes de ces gens. Ce qui aurait justifié les propos du président Salvadorien, Nayib Bukele qui a fait d'Haïti le mauvais enfant de la région en le comparant aux voisins dominicains.
