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FEBA2022 : Docteur Danielle Chouchroun prépare son exposé sur « Santé, covid, développement durable »

FEBA2022 : Docteur Danielle Chouchroun prépare son exposé sur « Santé, covid, développement durable »

FEBA2022 : Docteur Danielle Chouchroun prépare son exposé sur « Santé, covid, développement durable »

/ SOCIETE / Thursday, 20 October 2022 20:14

En 2015 les Nations Unies définissent les 17 objectifs de développement durable (ODD 2030)

Les ODD constituent une feuille de route appelant les Etats membres de l’ONU à agir sur les plans économique, social et environnemental, pour que nos sociétés soient vivables, durables et équitables pour toutes les espèces vivantes dont l’espèce humaine, et ce à l’horizon de 2030.

Les ODD sont une nouvelle éthique humaniste, technique et écologique pour conduire et guider les activités humaines en intégrant tous les enjeux de développement, en particulier le climat, l’énergie, l’eau et prenant en compte les défis humains et politiques : la santé, l’éducation, l’instruction, la prospérité économique égalitaire, la paix entre les Etats.

La survenue de la crise du covid a bouleversé le fonctionnement de nos sociétés générant l’inquiétude allant jusqu’à la peur. Cependant cette pause forcée a mis à découvert les fragilités, les limites et les inégalités de nos routines économiques et financières et nous signifie que le changement est possible, et surtout, souhaitable et nécessaire.

L’ODD 3 associe ambitieusement à la bonne santé le bien-être, étant ainsi l’un des ODD les plus innovants et transversaux. Il est admis que la santé est un droit universel et est le préambule indispensable à toute évolution sociétale, l’ODD 3 va au-delà du simple silence des organes et appréhende le bien-être complet des personnes par non seulement le dépistage et le traitement des maladies transmissibles ou non, mais aussi la réduction des comportements à risque et la prise en compte des risques environnementaux générés par l’emploi de substances polluantes aux échelons individuel et collectif. Les moyens à développer sont l’accès universel à une couverture médicale et aux services de santé, le développement des médicaments et des programmes de vaccination, la gestion des risques sanitaires sur les plans national et international.

Le bien-être physique peut être défini par le meilleur état de santé possible et la satisfaction des besoins, néanmoins l’évolution des sociétés montre que plus le niveau de vie augmente, plus les attentes augmentent, mettant en difficulté tant les individus que les collectivités face aux limites des ressources environnementales.

Le bien-être psychologique fait intervenir plusieurs déterminants parmi lesquels les croyances occupent une place considérable. La réussite sociale ou économique, la qualité des relations interpersonnelles sociales, familiales, conjugales et professionnelles, l’harmonie avec soi, les autres et l’environnement ont amené au développement d’une réflexion internationale sur ce sujet et à l’utilisation déjà depuis 1990 de l’IDH, indice du développement humain. L’IDH prend ici toute sa place pour évaluer le bien-être des personnes, étant fondé, non pas uniquement sur des critères économiques mais également sur la qualité de vie, en particulier l’accès à l’éducation et aux services de santé afin de garantir l’autonomie des individus.

Le bien-être se trouve donc à la confluence de plusieurs champs d’étude et d’action : la psychologie, la santé, l’économie et la production de richesses, les droits et les rapports de pouvoir.

Le bien-être est-il l’hédonisme, la pratique du plaisir par la satisfaction des désirs ? Une fois le désir satisfait, le bien-être n’est pas toujours au rendez-vous et si fugace, ou encore le bien-être est-il la qualité de vie, la durabilité économique, le bonheur intérieur brut, ou tout simplement « ce que les gens pensent et ressentent de leur vie » ?

Le bien-être est-il une croyance ou un jugement ?

Quels sont les critères du bien-être ?

-subjectif, ce que j’aime

-objectif, ce que j’ai

Sur le plan sociétal, le bien-être se trouve en tension entre les valeurs d’égalité et de tolérance et le retour des communautarismes et des identités revendiquées.

Le bien-être est-il un nouveau discours normatif, une néoCulture visant à uniformiser et standardiser les modes de vie et de pensée ?

Les travaux récents rationnalisent le bien-être suivant trois axes :

-la dimension matérielle qui considère la satisfaction des besoins,

-la dimension relationnelle évaluée sur les plans social, familial, conjugal, professionnel : la mise en perspective de ces quatre déterminants est particulièrement utile sur le plan individuel pour améliorer la connaissance de soi, rectifier ce qui ne convient pas et optimiser ses qualités.

-la dimension subjective inclut les perceptions et les valeurs.

L’ODD 3 promeut une approche globale de la santé pour s’intéresser aux dynamiques croisées entre mauvaise santé et pauvreté. L’ODD 3 attire l’attention en particulier sur la « poverty trap » subie par les populations africaines notamment en raison de la faiblesse des institutions et de l’absence de structures suffisamment solides pour permettre le développement économique et culturel garantissant les minimums vitaux.

Les liens entre mauvaise santé et pauvreté sont réciproques : les défaillances se renforcent entre elles, le manque de moyens financiers (dont mobilité socio-économique réduite) limite l’accès aux soins et aux traitements causant l’expositions aux risques (par absence de vaccination notamment) et l’aggravation de toutes les maladies dont métaboliques, parasitaires, infectieuses et néoplasiques. La pauvreté est également en cause dans le retard de développement des enfants et son impact négatif sur leurs capacités cognitives est malheureusement démontré.

Changement climatique et pollution additionnent leurs effets délétères aux autres risques pour la santé des populations, dont la résilience reste fortement dépendante des indicateurs socio-économiques. À ce sujet, le report au 4e trimestre 2023 de la révision du règlement européen Reach sur les substances chimiques, report intervenu le 18/10/2022, illustre la difficulté à concilier les intérêts industriels dont le maintien de l’emploi, avec l’ODD 3 visant la réduction des risques sanitaires relatifs aux polluants chimiques de l’air, de l’eau et des sols.

Le défi majeur porté aujourd’hui par l’ODD 3 est bien la réalisation d’une approche globale de la santé mise en perspective avec l’environnement économique et écologique, dans l’objectif d’actions, non seulement curatives, mais surtout préventives en faveur de la santé et du bien-être.

En conclusion, l’approche globale préventive, curative, économique et environnementale de la santé requiert avant tout la constitution de partenariats actifs, équitables, impliquant conjointement les acteurs économiques, les acteurs sanitaires, les Etats et leurs populations.

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