Par Maud Marcelin

À l’approche du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, la situation en Afrique du Sud ne cesse d’interpeller par les nombreuses violences de genres qui continuent de sévir malgré des avancées observées dans les lois actuelles.

En 2022, les féminicides (meurtres de femmes et de filles en raison de leur genre) ont augmenté de plus de 52% selon Le Point Afrique et cela n’est pas près de s’arrêter : « Pas un jour ne passe sans une histoire […] au sujet d’une femme qui a été tuée ou qui a subi des violences horribles » déclare le président de la République d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, alarmé par l’envergure des crimes, comme ceux d’une demi-douzaine de corps dans un immeuble à Johannesburg en octobre dernier. Pourtant, de nombreuses dispositions ont été mises en place : promulgation des lois visant à protéger davantage les femmes, augmentation du budget en faveur de l’autonomisation des femmes, etc.

Face à ce constat, de nombreuses féministes telles que Naeemah Abrahams et son équipe du Conseil de recherche médicale d’Afrique du Sud (SAMRC) luttent pour visibiliser davantage ces crimes, considérés comme la forme la plus extrême de violence sexiste en s’assurant que le nombre de femmes tuées soit bien comptabilisé : « Nous devons aller au-delà de l’examen des cas qui sont déjà dans le système judiciaire, car sinon cela laisse de côté de nombreux cas où la police a déjà décidé de ne pas engager de poursuites, ou d’autres cas que la police n’a pas du tout relevés » déclare-t-elle. C’est donc à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes que l’équipe de Naeemah publie chaque année les résultats de ses enquêtes. Pour rappel, plus de 17.000 femmes sont tuées par un proche en 2022 sur le continent africain selon un rapport de l’ONU.