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RDC: Félix Tshisekedi investi pour un second mandat promet le changement mais aura-t-il vraiment les moyens de ses ambitions ?

RDC: Félix Tshisekedi investi pour un second mandat promet le changement mais aura-t-il vraiment les moyens de ses ambitions ?

RDC: Félix Tshisekedi investi pour un second mandat promet le changement mais aura-t-il vraiment les moyens de ses ambitions ?

/ POLITIQUE / Sunday, 21 January 2024 15:56

Félix Tshisekedi, a été solennellement reconduit ce samedi 20 janvier 2024 dans ses fonctions de  président de la République démocratique du Congo. Il entame ainsi un second mandat de cinq ans, en étant largement vainqueur des élections de décembre, selon les résultats de l’instance électorale en RDC,  alors que l’opposition a qualifié ce scrutin présidentiel à un tour de "simulacre".

 Dans un climat politique et sécuritaire plus tendu que jamais, Tshisekedi a, dans un discours de près de trente minutes, chrono en main, parlé, devant une vingtaine de chefs d’Etat africains dans un stade rempli au maximum de sa capacité de 80.000 places, du passé, du présent et de l’avenir d’une RDC toujours confrontée à moult problèmes d’ordre politique, économique, social mais surtout sécuritaire.

« Je jure solennellement (...) de défendre la Constitution et les lois de la République, (...), de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire », a déclaré devant les juges de la Cour constitutionnelle le président réélu, avant de recevoir les salutations des chefs coutumiers des 26 provinces du pays.

« J’ai conscience de vos attentes », a ensuite déclaré Félix Tshisekedi dans son discours d’investiture, en évoquant le chômage, le pouvoir d’achat, les jeunes, les femmes, la cohésion nationale...Des questions qui fâchent qu’il n’a pas résoudre au cours de son premier quinquennat mais qu’il s’engage à prendre à bras le corps durant les cinq prochaines années sachant que, même s’il n’a plus en ligne de mire en perspectives, en 2029, il devrait quand même travailler à entrer dans l’Histoire de son pays avec un bilan « honorable ».

A la tête de cet immense pays de l’Afrique centrale, riche en minerais mais à la population majoritairement pauvre, depuis 2019, ce fils de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, décédé en 2017, avait promis d’améliorer les conditions de vie des Congolais et de mettre fin à 25 ans de violences armées dans l’Est. Pari non tenu, certes, mais cela ne l’a pas empêché de battre campagne, en décembre 2023, en mettant en avant "les acquis" de son premier mandat, tels que la gratuité de l’enseignement primaire, et demandé aux électeurs de lui accorder un second mandat pour les "consolider".

Le Président investi axe ce nouveau mandat sur certaines priorités, résumées à travers six objectifs, notamment la transformation des produits miniers et agricoles bruts sur le sol congolais, le désenclavement des territoires et l’assainissement des villes.

« Ce nouveau quinquennat aura pour objectifs de créer plus d'emplois en accélérant la promotion de l’entreprenariat, de protéger le pouvoir d'achat de ménages en stabilisant le niveau de la stabilisation et en maîtrisant le taux de change, d'assurer avec beaucoup plus d'efficacité la sécurité de nos populations, de notre territoire, de nos biens,  de poursuivre la diversification de notre économie et d’accroitre sa compétitivité, de garantir plus d'accès aux services de base et renforcer l’efficacité des services  », a déclaré Félix-Antoine Tshisekedi.

Réélu avec plus de 73% des voix, Félix Tshisekedi qui a coiffé au poteau plus d’une vingtaine d’autres candidats, déclare vouloir « récupérer les territoires » se basant, sans doute, sur sa propre réélection mais également sur la majorité acquise par « l’Union sacrée » le 14 janvier dernier.

 

Un clin d’œil pour l’opposition

 

Même s’il ne faut pas s’attendre à un apaisement rapide, l’élection présidentielle étant maintenant consommée, Tshisekedi a tout de même eu à cœur de montrer qu’il tend la main à l’opposition : « Vous êtes une composante consubstantielle à l’évènement de ce jour et vous avez votre place dans la gouvernance de notre pays […]. J’y veillerai, au même titre que j’exhorterai le Parlement d’assurer l’effectivité du rôle de porte-parole de l’opposition », a-t-il promis.

Cette opposition a, en effet, été malmené si l’on s’en tient aux résultats de la Ceni. Loin derrière sont arrivés Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga (sud-est), avec 18% des suffrages, suivi de l’autre opposant, Martin Fayulu (environ 5%). Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, a officiellement engrangé seulement 0,22% des voix !

Depuis, les accusations de fraude, tricherie et autre "braquage électoral" ont continué et les craintes de violences demeurent, dans un pays au passé politique très agité. Alors que le présent inquiète, Tshisekedi a promis d’user de son pouvoir pour que « les erreurs du passé ne se reproduisent plus. »

Mais, selon les observateurs, se sont les promesses au plan sécuritaire qui risque de ne pas se traduire, sur le terrain, en résultats probants dans un contexte sous-régional toujours tendu : « Le renforcement de l’Etat dans sa capacité à sécuriser la population et ses biens, à éradiquer l’activisme terroriste et les groupes armés qui sévissent dans la partie orientale de notre pays, à protéger avec plus d’efficacité nos frontières, à assurer la défense ainsi que la sauvegarde des intérêts de notre pays, … sont là autant de sujets qui nourrissent vos préoccupations », a détaillé le président réélu.  Ce qu’il faut savoir, cependant, est que la paix dans la Région des Grands Lacs, sera l’affaire de tous ou ne sera pas.

 La redaction 

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